Née en Afrique, au Congo belge en 1931, Godelieve Denys-Struyf y a vécu pendant ses 16 premières années.
Douée pour le dessin dès son plus jeune âge, lorsqu’elle est rentrée en Belgique, ses parents l’ont inscrite aux cours de l’Ecole des Beaux-Arts à Bruxelles. C’est là et ensuite à l’atelier de Marcel Hastir qu’elle a, en tant que portraitiste, appris à regarder et qu’elle a développé son sens de l’observation.
Elle s’est mariée à un médecin et avait déjà 2 enfants lorsqu’elle a commencé des études de kinésithérapie, à l’âge de 28 ans, à l’ISCAM, Institut Supérieur des Carrières Auxiliaires de la Médecine, à Bruxelles.
Au cours de ses stages, lorsqu’elle se trouvait face à un patient pour qui le maître de stage lui avait ordonné la séance à appliquer, elle a souvent été amenée à se poser des questions : son sens aigu de l’observation, conjugué à l’écoute de ce qu’exprimaient les patients par rapport à leurs douleurs, n’a pas tardé à lui faire remettre en question les traitements classiques qui étaient, la plupart du temps, administrés sous forme de « recettes applicables » à une pathologie, et non pas à une personne.
Certains patients étaient améliorés par la « recette » prescrite, d’autres étaient aggravés ou encore n’obtenaient aucun résultat. Son intuition l’a amenée à tenter des approches différentes de celles prescrites. Elle notait les réactions des patients qui très vite manifestaient des résultats encourageants… Cela lui a valu des ennuis avec les responsables des stages, car lorsqu’elle quittait un lieu de stage pour un autre, les patients ne voulaient plus reprendre la recette en question avec le stagiaire suivant…
De 1961 à 1996, elle a enseigné à l’ISCAM. Parallèlement, elle a développé sa méthode entre les années 60-70 et entamé des recherches qui aboutiront à l’identification de ses 5 enchaînements musculaires (dont un est double). Le sens de l’observation acquis en tant que portraitiste lui a servi : elle a observé et dessiné des centaines de patients, effectué des mesures sur des centaines de RX, avant de compiler et d’illustrer ses résultats. Elle a aussi consacré beaucoup de son temps à l’enseignement et à la formation de ses collaborateurs.
De 1971 à 1976, GDS a étudié l’ostéopathie à l’EEO (Ecole Européenne d’Ostéopathie) fondée par Thomas Dumer, à Maidstone (Angleterre).
À partir de 1976 jusqu’à 1983 elle a été chargée de cours sur ses chaînes musculaires à cette même école.
En 1972, GDS a suivi l’enseignement de Françoise Mézières, tout en poursuivant le développement de sa propre méthode. Plus âgée, Mlle Mézières était une pionnière en France, parmi les thérapeutes ayant une vision globale du corps. Son approche visait essentiellement à détendre la chaîne musculaire postérieure, responsable, selon elle, de nombreux troubles biomécaniques.
GDS a établi des ponts avec d’autres méthodes et n’excluait aucune technique thérapeutique, à partir du moment où celle-ci était appliquée dans le respect du “terrain” de la personne. C’est ainsi qu’elle a mis en évidence des liens entre sa méthode et l’embryologie ou la médecine chinoise, entre autres.
GDS nous a quitté en 2009, laissant derrière elle des écrits et de nombreux dessins qui servent notamment à illustrer les publications qui concernent sa méthode.
Elle a personnellement publié plusieurs livres et articles.